Cauchemar

Tout devient blanc devant mes yeux, comme asphyxiée par un cygne.

Je cherche au plus profond de moi, c’est le néant, je me résigne.

Sans préambule mon échec vient me frapper sauvagement,

Je ne peux distinguer que PERDANTE écrit en fluorescent.

Le youyou des insultes internes est remplacé par un grand rien,

Mon esprit erre, infatigable, dans un désert subsaharien.

La caféine est inutile, quand bâillonnée par un nuage

Je ne peux tirer de mon crâne que soupirs et bafouillages.

Catastrophique et grenouillesque, je bondis de faute en défaite,

Je suis un cul-de-jatte à qui on voudrait mettre une salopette,

Perdue entre vers, alambic et pléthore de bagatelles,

Incapable de me comprendre, coincée dans ma tour de Babel.

Loin des paparazzi, mes mots n’inspirent que désintérêt,

En être hybride, mon cœur varie entre tsunami et galet.

Mes yeux ne sont plus que deux gargantuesques fosses cubitales,

Trop fatiguée pour avoir peur, trop épuisée pour avoir mal.

La lumière m’aveugle et j’entends les mésanges gazouiller,

Une autre nuit blanche passée dans le parking de mes pensées.

Je m’évertue inlassablement à puiser dans mes idées,

Mais la gourde est vide et le givre a remplacé la pluie d’été.

Mon cauchemar est bien réel, maître de toutes digressions,

Mon combat était inutile, je repose enfin mon crayon.

Mon cauchemar est égoïste, mon cauchemar est anodin,

Syndrome de la page blanche : le cauchemar de l’écrivain.

Elfi