Sa chaleur me fait frissonner, lorsqu’elle étreint
Mon corps saturé par les maux entre ses mains.
Paradoxal – sa présence me rend paria,
Métamorphosée en ermite entre ses doigts.
Parfois, elle me libère, abstraite immunité,
Mais elle n’est jamais loin, voyeuse et acharnée.
Constante sur l’épaule, en attendant son heure,
A l’affût de mes gestes et de la moindre erreur.
Même entourée de tous, je sens son corps peser,
Elle souffle dans mon cou, murmurant ma douleur,
Invitant la démence en mon cœur à creuser.
Elle attrape ma main, me vomit ses promesses,
Affirme qu’il n’y a plaie qu’elle ne connaisse,
Qu’elle sait tous les écueils, qu’elle me protégera.
Fébrile et incertaine, encore je la crois.
Elle me borde le soir, mais laisse la lumière
S’immiscer dedans moi, déchirer mes paupières.
Elle veille sur ma peine, éternelle geôlière,
Pourtant si familière, comme une vieille amie
Qui aurait délaissé sa bannière ennemie.
Je l’aime et la redoute, refuge en un abîme.
Elfi