Au sortir de la Première Guerre mondiale, la Croix-Rouge française ne cesse d’agir aux côtés de la population civile. C’est ainsi que l’on pouvait lire dans l’article 25 du Pacte de la SDN « Les membres de la Société des nations s’engagent à encourager et à favoriser l’établissement et la coopération des organisations volontaires nationales de la Croix-Rouge, dûment autorisées, qui ont pour objet l’amélioration de la santé, la défense préventive contre la maladie et l’adoucissement de la souffrance dans le monde. » 1
Entre 1918 et 1939, la Croix-Rouge s’efforce de rendre ses efforts plus conséquents, et c’est ainsi qu’elle se renouvelle à partir de l’union de trois organismes reconnus d’utilité publique, qui autrefois étaient indépendants. Il s’agit du comité départemental de la Société de Secours aux Blessés Militaires (SSBM) fondé en 1865, de l’Association des Dames de France (ADF) créée en 1879, et de l’Union des Femmes de France (UFF) créée en 1881.2 C’est dans cette même période que l’on constate un changement d’orientation de l’organisme puisque son action tend vers le soutien sanitaire et social. Ce soutien est en grande partie dispensé par les infirmières de la Croix-Rouge, par le biais de formations qui sont mises à leur disposition, mais également par la possibilité de soutenir les victimes de ces fléaux au quotidien.
Le cancer et la tuberculose sont les deux grandes maladies de l’époque, et nombreuses sont les victimes qui se verront soutenues et aidées par la Croix-Rouge française, par le biais notamment de dispensaires spécialisés. De même, d’autres fléaux fragilisent la population civile de l’entre-deux-guerres. Citons par exemple la mortalité infantile, qui reste malgré tout très importante et pour laquelle la Croix-Rouge s’engage dans la protection de l’enfance. De même, l’alcoolisme touche de plus en plus de personnes à compter des années 20, phénomène d’autant plus amplifié qu’il s’installe en partie dans les foyers où la précarité prend le dessus dans cette même période. Enfin, la crise des années trente, va voir augmenter le nombre de chômeurs et va être l’un des facteurs du phénomène des mal-lotis. La population française est en effet de plus en plus touchée par le chômage qui ne cesse de s’accroître avec la crise. Pour lutter contre ces fléaux sociaux, la Croix-Rouge met en place de nouveaux moyens d’action pendant l’entre-deux-guerres, tels que l’aménagement de nouveaux établissements et la professionnalisation du métier d’infirmière.
Rédactrices : ALET Angeline, BARREAU Ninon, FEL Natacha, LAFON Marie-Sophie.
1 Extrait du pacte de la Société des Nations que l’on trouve dans le traité de Versailles de 1919 qui met fin à la guerre, article 25, consultable dans l’ouvrage de Peter Lang, Documents diplomatiques français : 1932 – 1939. (1936-1939). (19 juillet – 19 novembre 1936), Paris, Ministère Des Affaires Étrangères, 2006, p. 216
2 Jean Guillermand, la Croix-Rouge française, Histoire des infirmières, tome second de la naissance de la Croix-Rouge à l’institution de la profession, Paris, France-Sélection, 1991, p. 408