Droit International Humanitaire

La création d’un droit permet d’acquérir une légitimité juridique et sociale. Elle donne du pouvoir au sein de l’appareil gouvernemental. Par conséquent elle organise la société et le rapport des hommes entre eux, ces éléments étant nécessaires pour transformer des idéaux en quelque chose d’applicable légalement. Ainsi en 1864, Henry Dunant et quatre de ses collaborateurs, Guillaume Henri-Dufour, Gustave Moynier, Louis Appia et Théodore Maunoir, se réunissent lors de la Convention de Genève afin de traduire leurs idéaux en droit, ils créent le Droit International Humanitaire (DIH).

Cette Convention établit les premières règles devant encadrer l’action humanitaire ; elle officialise également le symbole de la Croix-Rouge sur fond blanc. C’est à cette même occasion qu’est crée le Comité International de secours aux blessés militaires. De cette façon le DIH est indissociable de ce comité qui, en 1880, changera son nom pour celui de CICR (Comité International de la Croix-Rouge). La Croix-Rouge va s’efforcer d’ajuster ces principes moraux lors de ses interventions tout en étant encadrée juridiquement par le DIH. Ces idéaux qui sont définis tout au long de l’histoire de la Croix-Rouge sont au nombre de sept : humanité, impartialité, neutralité, indépendance, volontariat, unité et universalité.

Le droit international humanitaire implique tout d’abord l’obligation de dispenser des soins à tous les blessés militaires sans distinction de race, de couleur, de camp ou de religion. Le personnel sanitaire et ses installations doivent être protégés, la protection du personnel, du matériel et des moyens de transports sanitaires devient obligatoire et les installations -qu’elles soient mobiles ou fixes- ne doivent pas être détournées de leur fonction principale. En cas de conflit ces installations bénéficient d’un des principes fondamentaux de la Croix-Rouge : la neutralité.

Depuis sa création le DIH a été en constante évolution ; de nouveaux textes sont venus s’ajouter comme la Convention de Genève de 1949 et le Premier protocole additionnel de 1977, qui régissent les conflits armés internationaux. Avec ces ajouts le DIH protège désormais les civils. L’objectif est de limiter la barbarie de la guerre, ainsi le DIH doit s’adapter aux évolutions des conflits.

Malgré l’assistance qu’elle délivre aux populations en danger, l’action humanitaire ne va pas être exempte de critiques. Très tôt on remet en cause sa légitimité et ses représentants sont pris pour cible au cœur même des conflits. Son efficacité elle-même va être sujette à débat ; l’exemple le plus flagrant étant celui de la seconde Guerre mondiale, lorsque son principe de neutralité empêche le CICR de dénoncer les camps de concentration et d’extermination nazis. Cet événement va lui valoir, à la fin de la guerre, d’être taxé d’immobilisme.

On cherche alors à théoriser un nouveau principe moral sur le plan juridique, qui permettrait d’intervenir n’importe où quand les populations sont en détresse : c’est dans ce contexte que naît le droit d’ingérence.

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