Elle

Parce que, quand elle marche le long de la pelouse du campus, j’ai l’impression que le monde lui appartient. Elle est de celles qui redonnent foi en l’humanité et donnent tout son sens au coup de foudre.

Elle, elle est belle et elle ne le sait pas. Elle ne se soucie de rien, ni des centaines de gens autour, encore moins de leur regard.

Elle, elle fait partie des solitaires, elle marche seule, elle s’assoit seule, toujours.

Elle appartient au club des maladroits, des mal aimés, des effacés.

Elle casse la démarche, tête droite, les cheveux au vent, souvent vêtue d’un manteau long,

Brisant la monotonie de ce campus où allées et venues sont devenues anodines.

On devine à travers elle une pudeur, excès de modestie et de chasteté.

Sa liberté a suscité ma curiosité, et quand j’y pense,

Que suis-je pour être apeurée de ce qui la rend si belle ?

Ne jamais le lui avoir dit ne doit en rien minimiser cela.

Elle est tellement inscrite en moi que chaque fois que je sors de mes songes, cela nécessite un recadrage,

Un temps de latence où la réalité me rattrape enfin.

Une motivation certaine de revenir à la fac pour la revoir demain.

Clara

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