Toux grasse. Poing gauche fermé devant cette moustache hirsute et hop ! Il atterrit sur ce pouce dont l’ongle est rongé, noirci. Drôle d’endroit pour un agent infectieux que d’aller se loger sur la peau cornée de ce sexagénaire peu disposé aux mesures d’hygiène de base. L’attente est pesante, presque infinie lorsqu’on se rend compte que le gamin d’à côté renifle très exactement toutes les six secondes. Pris subitement de l’envie de découvrir pourquoi Meghan Markle voudrait cacher sa grossesse à la famille royale, le vieux attrape l’exemplaire de Voici de sa main gauche, transposant le virus sur une autre couverture de papier glacé. L’agent biologique se retrouve fort dépourvu sur ce terrain inconnu couleur charbon, où se dessine devant lui un énorme V blanc comme neige. Il se demande… Un V comme « valdinguer » ? « vomi » ? « vroum vroum » ? Ah non ! Comme « vindiou » ! Quand soudain, le courant d’air créé par l’ouverture de la porte du cabinet le téléporte au creux d’une des rides de la cantinière grippée au teint fort pâle. C’est grâce à la vue imprenable que lui offre ce curieux balcon que le pathogène se rend compte de l’affolant quiproquo. Révélation : parmi la multitude de magazines people, sur la table en contrebas, est déposé un livre non pas intitulé « Voili voilou » mais…Virulences !
Lenael