Les feux follets

Le froid tire les traits de mon visage. Respirer, laisser couler cette froideur dans mes poumons me fait mal. Je baisse la tête, péniblement, espérant arriver à inspirer dans mon écharpe, mais mon parfum (fraîchement mis) me déchire encore plus les poumons… 

Soudain, en regardant mes pieds, se dessinent légèrement, puis plus intensément, de petites lueurs sur l’herbe gelée, venant peu à peu grignoter le goudron. Je relève la tête, oubliant totalement le froid qui m’assaillait la seconde précédente. 

S’offre alors devant moi un campus plongé encore dans la nuit hivernale, illuminé par des centaines, voire des milliers de feux follets aux multiples couleurs. Il y en a des bleus, des verts, des rouges, des roses, des jaunes…

Tous dansent autour des étudiants qui ne semblent pas les remarquer, qui se pressent pour entrer au plus vite dans un bâtiment, afin de trouver la chaleur tant espérée. 

Puis, franchir (enfin) les portes du bâtiment Jean Jaurès me soulage. Une douce chaleur m’enrobe et guide mes pas vers la salle de cours.

C’est en montant les escaliers que je les vois flotter autour d’elle, cette fille aux cheveux courts, noirs. Ces petites entités multicolores entourant ses cheveux, ses épaules et ses bras. 

Face à ce spectacle somptueux, envoûtant, je reste subjuguée. 

Elle me frôle à son passage, laissant s’accrocher une petite furole à mon manteau. La douce chaleur du bâtiment s’intensifie autour de moi. Ma vision se trouble…

Maïlys

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