Ça fait un moment…

Ça fait un moment que j’essaie de t’écrire. Un moment que j’essaie de te tourner et retourner dans ma tête. Mais à force, tu me donnes le vertige. J’essaie de t’imaginer sous différentes coutures : en prose, en vers, à l’envers, à l’endroit, en haut, en bas.  Mais rien ne vient. 

J’essaie de te prier, de t’invoquer, de hurler ton nom. Mais tu ne viens pas.

Tu inspires les autres, tu aspires leur âmes dans ta réalisation, tu les enveloppes de tes idées, qui se bousculent dans leurs têtes jusqu’à jaillir dans une éruption poétique.

Et moi ? M’aurais-tu oubliée ? 

J’essaie de te retrouver en réécrivant Baudelaire, de façon trop médiocre, ne lui rendant clairement pas hommage. Je te cours après, je m’accroche à toi, mais tu glisses, tu coules entre mes doigts visiblement trop frêles pour te retenir. J’aimerais que tu m’emplisses comme tu en as empli tant d’autres avant moi. J’aimerais que tu coules de source dans mon esprit pour que tu jaillisses de la plus belle des formes sous ma plume. Mais tu glisses…

Tu glisses et je te laisse faire…

Peut-être qu’un jour tu me reviendras, peut-être qu’un jour tu te répandras en mon âme, comme autrefois. Mais pour l’instant, je te laisse aller, j’accepte que tu coules chez d’autres, que tu les subjugues comme tu as su me subjuguer. 

Je te laisse partir pour mieux revenir. 

Je t’attends.  

Maïlys

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