Libérée, dégivrée

L’hiver inflige ses malheurs dans la nuit

La neige est reine à nouveau

Vos terres seront à moi,

Meurtries du gel de mon traîneau

Le vent qui hurle en moi s’en fout bien de demain

Il est si puissant, vous luttez en vain

Enchaînée, brimée ? Laisse-moi rire !

Ils sont tellement frêles, leur sang se givre

Pas d’états d’âme, pas de tourments, de sentiments

Libérée, dégivrée

Mes sortilèges m’ont manqué

Libérée, dégivrée

Je suis reflet du miroir

L’horreur y est plus pure que le beau

Aimée de l’hiver

Le froid est pour moi le prix de la vérité

Quand on se complaît sans cœur

Tout est insignifiant

Amitié, compassion et douceur

M’ont quittée depuis longtemps

Je me plais à briser vos mémoires

Ma joie givrée : votre tombeau

Quelle importance, le bien, le mal ?

Le mal

Libérée, dégivrée

J’empoisonne l’air lors des sabbats

Libérée, dégivrée

Vos roses fantasmées je les fige sous le verglas

Aimée de l’hiver

Mon pouvoir contraint le ciel, les mers et l’espace

Mon âme est pire qu’un gouffre de noirceur, de gel, de glace

Et mes pensées sont semblables aux flocons grêlés

Aveuglés de brume polaire

Vos corps ne sont que souffrance

Libérée, dégivrée

Je suis fidèle amie du diable

Libérée, dégivrée

Je ne plaiderai pas coupable

Je suis là comme je l’ai rêvé

Aimée de l’hiver

Le froid est pour moi le prix de la vérité.

Eli

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