Demoiselle bleu clair se pose sur ma main.
Maintenant je la vois, tout me revient enfin.
Fin des longues errances, que j’embrassais toujours
Jour après jour pour fuir les journées sans demain.
Maintes fois j’ai menti, feignant ne pas entendre
Tendre la corde raide, et qui sert à se pendre.
Pendant le temps d’un souffle, d’un murmure, d’une voix,
Voir ce qui m’attendait : impossible pour moi.
Moissonneuse cruelle vivait à l’intérieur,
Rieur était le crâne lui servant de demeure.
Meurtrie par la colère de n’avoir aucun mal,
Malicieuse bile d’une peine banale,
N’allant jamais assez, toujours trop ou trop peu,
Peut-être un drame sait légitimer ce creux ?
Creusant jusqu’aux tréfonds de ce trou démentiel,
Ciel tout teinté de rouge m’ouvrait déjà ses ailes.
Elle s’est pourtant posée, sur cette main blessée,
Ses ailes ont arrêté leur spectacle effréné.
N’ayant jamais vécu honneur plus prestigieux,
Je sus soudainement que ma joie serait bleue.
Elfi