De fil en aiguille

il y a eu les oies sauvages

à genoux sur le lac j’ai voulu tendre la main

maintes fois j’ai cru voir un héron

ronronner près de l’hirondelle

d’elle je n’ai pu garder en mémoire que son chant

enfant j’aimais l’apercevoir sur le fil

il y a eu les cris de joie

oisifs sous les chapeaux les paysans rêvaient

éveillés sans doute pour ne pas effrayer les oiseaux

zone à défendre de tout notre corps

hors des ruines on chante l’envie

en vie loin des lumières de la ville

il y a eu les étoiles

toi l’espoir au coin des yeux

eux qui ne verront jamais le souffle

où fleurissent les dunes éclatantes

entrer dans les forêts de camphriers

riez puisque c’est futile

il y a eu les révolutions colorées

réveil d’une jeunesse meurtrie

triée sur le volet des écoles

collage sur les murs de nos colères

errant dans les dédales sans crainte ou presque

est-ce que dehors les morts s’empilent ?

Malo