Asahi to komorebi

(Soleil levant et attachement à l’esthétique naturelle)

Dans la nuit vaporeuse, une douce quiétude règne.

En forêt, une atmosphère saisissante s’installe.

Un sentier ondulant,

Des lumières jonchant

La plénitude de cette fabuleuse escale.

Des arbres se présentent,

Les feuilles virevoltent,

Libres de jouer, de danser au gré du vent.

Elles peuvent, si tel est leur amusement,

Être transpercées, baignées par les lueurs blanchies.

Aussi, elles peuvent choisir leur mise,

Verdoyante, or, ocre, pourpre, cerise.

Tout s’aligne pour que nous soyons natsukashī,

En repensant aux pétales roses perlés

Qui ont fané sous nos regards écarquillés.

Tout perfectionne à ébahir

Nos cœurs, empreints de ces grands plaisirs.

À la clairière, une vétusté se discerne.

Un pont vermeil noble,

Un vaste horizon merveilleux,

Une étendue qui nous fait sentir boketto.

Au loin, l’envol des oiseaux.

Au fin fond de la nuit, des astres, des étoiles

S’éveillent éclairés dans leurs maisons lointaines.

Le néant est vivant, digne d’être un spectacle.

Même les déchets des étoiles sont prodigieux.

La rivière, sous ce pont, s’emporte.

Elle ne veut pour rien au monde s’arrêter.

Elle est décidée à duper,

À gagner la bataille contre le dessein

Qui souhaite que tout cesse un jour.

Elle est parfaitement hardie, libre et heureuse,

Mais contrainte de se soumettre quand la poudreuse,

Devenant cristalline, frappe à la porte.

Son eau, limpide, reflète l’intégralité

De nos états d’âme : ravir ou blesser ;

Des kawākari, des fleurs de feu, tel un dessin,

Observées, charmées, il y a quelques jours.

Sur un mont, un sanctuaire advient.

Passant sous le vénéré torī en pierre,

Un nouvel univers se livre à chacun.

Nouveauté différant du commun :

Coutumes prospères, personnes solaires,

Dans un silence des plus sereins.

Seuls les carillons tuent le calme des environs.

Les heures, sans que je m’en sois rendu compte, ont défilé.

Soudain, sur la vaste étendue d’eau salée,

Le flambeau montre son feu pour que l’aube apparaisse.

Un présent de la vie, nouvelle opportunité.

La rosée matinale prend naissance

Pour découvrir ce qu’est belle existence.

Elle le sait, elle disparaîtra à vive allure.

C’est ainsi, c’est le mono no aware.

Cette conscience des choses est l’une des clés

Pour que notre réflexion ne disparaisse,

Pour rétablir nos réelles priorités,

Reprendre goût aux offrandes de la nature.

La simple campagne,

Abondance du Japon,

Est un lieu de paix.

Alizé