Dédale

Pas à pas, cœur contre cœur,

Ne soyons plus ces oiseaux enfermés.

Libérons-nous de cette cage

Et brisons les chaînes futiles de la vie.

Rêvons de l’indescriptible, nous le méritons.

Évadons-nous, encore et encore.

Atteignons les nuages au coton soyeux…

M’entends-tu ? Es-tu là ? Où es-tu désormais ?

Je regarde, là, ici et là-bas :

Je ne perçois plus qu’une fade image dans ce miroir,

Un écho qui s’est perdu en chemin.

Personne n’écoute et je suis sans cesse là.

Le monde a basculé, bloqué dans un rêve d’agonie.

Mal qui ronge, dévore, anéantit les grands sensibles.

Papillon chimérique emportant tout espoir

Mais laissant une dure sanction.

Lys pur, maintenant noircis de tourments.

Suis-je toujours là ?

Je ne ressens plus ce que je suis.

Nuit brumeuse, si charmante et douce dans sa paisibilité,

Si sombre et oppressante dans sa hantise.

Le feu et sa torridité ne sont plus.

Il s’est éteint par cette pluie diluvienne.

Dorénavant, je ne ferai que rêver,

Ce que j’escompte est irréel :

Sans imaginaire, la scène serait tellement vide.

Petite âme qui souhaitait se délecter d’un onirisme,

Tu es toute seule, si faible lueur désespérée.

Aucune âme charitable pour rendre la douleur chaleureuse.

L’Homme souffre pour son bien ?

Tant de déceptions

Et le ciel en ce temps perd chacune de ses lumières

Et ne devient que néant.

Maintenant, ferme les yeux, ne plus réfléchir !

Car pourquoi toujours penser ?

Vois l’envol, ces plumes tombées

Avec une telle délicatesse

Qui caressent les plus grands cœurs de pierre.

Solitude, chemin sans issue, plus de direction.

La douce voix bienfaitrice s’est éclipsée.

Silhouette délicate et raffinée

Qui fait verser tant de gouttes de pluie

Pour faire émerger des germes,

Pour que renaissent de nouvelles Douceurs.

Petite grive qui chantonne mélodieusement,

Fait sonorités divagantes, défaillantes

Qui ne me font que grincer.

Flots qui inondent tout un monde

Pour en faire naître un océan sans horizon.

Je dois m’y faire, le temps apaise chaque mal.

J’ai toujours dû m’y faire.

Pourquoi ? Parce que :

L’automne et les feuilles virevoltent par artifice,

Pour la beauté du spectacle ;

L’hiver et les flocons se balancent sur la balançoire du temps,

Connaissant leur sort : ne plus être ;

L’été et tout brûle, tout fuit ;

Le printemps : trop beau pour être vrai.

Vent souffle car celui-ci doit,

Sans que nous puissions comprendre,

souffler.

Yeux nitescents et sourires doux se dissipent,

Ou sont forcés à être dissipés ?

Balance-toi sur le fil de la vie,

Tu ne peux pas rester immobile.

Juste, avance, essaye toujours :

C’est le vent qui me l’a murmuré.

Alizé