André Gueslin, historien de la pauvreté, a beaucoup travaillé sur le XXe siècle, et les problématiques de la grande pauvreté en France : c’est donc sur ses travaux que nous avons basé nos recherches. Nous diviserons le XXe siècle en trois grandes périodes : les deux guerres mondiales et la crise de 1929, les Trente Glorieuses, et la période de la fin du siècle, après la crise de 1974.
La pauvreté ne doit pas se voir de manière homogène, sa définition officielle n’apparait qu’au cours des années 1980, comme comprenant les personnes, ou bien les ménages qui ont un revenu inférieur à 60% du revenu médian. Mais aussi, deux concepts se démarquent dans la pauvreté : la pauvreté relative, soit les personnes qui sont inclues dans cette définition des années 1980, et la pauvreté absolue qui concerne les personnes privées complètement de ressources, qui ne peuvent satisfaire leurs besoins les plus élémentaires.1 La pauvreté est également une nébuleuse complexe qui comprend plusieurs catégories de pauvres.2 Pour aider ces populations fragilisées, les acteurs publics et privés s’organisent. Les acteurs publics sont l’Etat ou les collectivités locales et les organismes de protection sociale. Leurs réponses sont institutionnalisées par le droit, et ils fournissent des prestations pécuniaires le plus souvent. Les acteurs privés s’inscrivent dans des valeurs éducatives, donnant des ressources d’ordre matériel et parfois spirituel. L’action de ces deux acteurs se rencontre dans les domaines du social et du sanitaire. L’action sociale comble les besoins des populations le plus défavorisées. L’action sanitaire, quant à elle, est complémentaire de l’action sociale, touchant le secteur de la santé publique : elle s’applique à la conserver, les populations pauvres étant plus exposées au risque sanitaire. Les situations de fragilité sociale amènent plus aisément des difficultés d’ordre sanitaire et inversement.3
La pauvreté se modifiant au cours du siècle, cela entraine une modification des réponses sociales et sanitaires de la part des acteurs publics et privés, qui sont entrainés dans un processus d’adaptation chronique à ces problématiques.
1André Gueslin, Une histoire de la grande pauvreté en France au XXe siècle, Paris, Pluriel, 2013, p250
2 Patrick Valtriani, Les politiques sociales en France, Paris, Hachette, 2011, p116
3 Yvette Rayssiguier, Josiane Jégu, Michel Laforcade (dir), Politiques sociales et de santé : comprendre et agir, Rennes, Presses de l’école en hautes santé publiques, 2012, p20