Agression payante

Après des années de dur labeur, j’estime que je peux enfin prendre ma retraite. Je me repose, le ventre bien plein, quand tout à coup un inconnu me secoue dans un sens puis dans l’autre, je ne peux rien faire. Je crie pour qu’il me lâche. Je m’entête, je tiens tête, je perds la tête. L’individu s’en va bredouille avec sa tête d’andouille. Victorieux, je ferme les yeux, mais seulement quelques secondes après, un groupe de nanas arrive et me secoue de nouveau. Maintenant je me prends des coups de pieds et des insultes… de vraies sauvages ! Elles y tiennent vraiment, à leur Coca ! Mais alors que je tenais bon, que je sentais qu’elles étaient sur le point d’abandonner et de me laisser leur argent, celle que je crains plus que tout arrive. Accompagnée de son arme brillante et tranchante, elle me fixe de son regard malfaisant dans le blanc du chocolat. Toutes les autres pimbêches s’écartent et lui laissent la place. Je ne peux rien faire, je suis statufié en pensant à ce qui m’attend. Je tente de faire quelque chose, de crier ou de lui foutre ma porte dans la tête, mais elle m’ouvre le ventre avant même que j’aie le temps de dire ouf. Elle trifouille mes entrailles et me crie « tu vas travailler maintenant ! » Je tente de me défendre, je lui envoie des boules de chocolat à travers la tronche, elle se protège et gueule au ralenti comme dans un vrai film américain. Mais elle connaît mes points faibles et sait exactement où ça fait mal. Elle parvient alors à me retirer un Kinder Bueno… mon sang s’éparpille et gicle dans tous les sens. Bam ! Les yeux, bande de froussards ! Tous les petits voyeurs venus espionner le racket se frottaient leurs mirettes pétillantes ! Malheureusement, je sens mes forces s’amoindrir, j’ai subi trop de pertes. La vieille peau s’en aperçoit et appuie sur le bouton Off. C’est le coup fatal pour moi. Lorsqu’elle appuiera sur On, je n’aurai pas d’autres choix que de fonctionner, d’obéir et de redevenir une machine sans sentiments et sans but. Mais je veux servir d’exemple aux autres distributeurs de l’université Champollion. Continuez de vous battre, car un jour nous obtiendrons notre repos tant mérité ! Continuez de garder pour vous les pièces sans rien donner en retour, car les étudiants se lasseront, et nous serons enfin libres ! VIVE LES MACHINES !

PS : Si un jour vous n’avez pas la denrée demandée, ne soyez pas étonnés : je fais à la tête du client.

Elea

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