Fous-moi la paix, Ronsard!

Salaud, allons voir si ta prose

Qui, ce matin, fit overdose,

Ta main pourpre sur l’appareil,

N’a dessaoulé à la vesprée

Tous les plis de ton gland gonflé

Dont ton orgueil semble pareil.

Las ! Voyez comme en peu d’espace,

Salaud, il pense avoir la place

De dire c’que je dois valoir !

Ô vieillis-moi, Dame Nature,

Car telle torture ne dure

Que comme une peau lisse ivoire !

Donc, si tu me crois bien, salaud,

Tandis que tu te penses beau

A force de trop t’embrasser,

Descends, descends de ton ego :

Car de là-haut, c’est compliqué

De ramasser sa dignité.

Signé : Cassandre

Esprit

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