Le firmament, quel beau spectacle à admirer : il peut se transmuter en une multitude de couleurs ! Le ciel surpasse toutes choses sur Terre : c’est lui qui, en notre berceau, nous enveloppe de son drap soyeux, cotonneux, sûr.
Ton bleu céleste divin qui magnétise, qui émerveille depuis l’ère des tyrannosaures,
Ton teint jaune-orangé semblable à l’ambre, à ce qu’engendre notre cher globe : mandarine, pamplemousse et toutes ces cucurbitacées rondes, semblables à notre majestueuse Étoile mère,
Ton flamboyant rouge coquelicot qui éveille ta magnificence, telle cette fleur dès la rosée matinale,
Ton rose héliolite, fin et exquis, qui te rend si inestimable, comme l’unique jambon des sandwichs industriels terriens.
Tellement de nuances qui se portent volontaires pour colorer notre vie pleine de morosité.
J’en outre sûrement certains, j’en fais peut-être trop… Mais vous pensez cela car vous n’y faites plus attention. Vous devenez insensibles au sublime !
Ces somptueuses choses vous sont devenues banales, vous n’avez que les yeux fixés sur le béton, la brique rouge de ce bâtiment, ce téléphone dernier cri qui cible toute l’attention…
Par notre propre emprise, nous pouvons devenir d’insensibles pantins. Il est ubuesque que cela se fasse avec une bien grande facilité. Les moutons de Panurge, eux, au moins, ressentent de la sympathie.
Quand nous sommes à Pétaouchnok des mœurs générales, quand nous sommes des marginaux, comme nous ne suivons pas la marche à suivre, cela devient cohérent, l’amour de la solitude.
Aimer cet isolement n’est peut-être pas une si mauvaise chose, après tout.
Quand la nature peut se révéler cruelle, l’Homme, lui, peut être pire.
Humain, tu t’enfermes dans ta propre épuisette. Vous êtes tels des chardons : vous vous piquez et souffrez mutuellement…
Pour scintiller, le ciel nocturne n’a pas besoin de payer sa facture d’électricité. Notre ampoule, elle, est bien longue à briller : elle est opaque.
Toi, chère Terre, tu es belle,
Tu mérites tous ces éloges.
Terre ne conçoit que de merveilleux êtres,
Elle est mère Nature.
Elle procure ce don comme héritage à ses enfants :
écureuils, chauves-souris, pies, hirondelles, colombes, papillons, coccinelles, carpes koï, mésanges, renardes, louves, fennecs, chats de Pallas, biches…
Même le bulbe de la fleur est un ventre qui donne naissance à la beauté éphémère…
Ainsi, la solitude permet de se recentrer sur ce que nous sommes, peut-être même d’être meilleurs ?
Elle nous permet de retrouver la vue, d’admirer de nouvelles choses qui nous étaient auparavant devenues invisibles.
L’Homme s’imagine grandiose. Insignifiant serait ce qu’il l’entoure.
L’Homme oublie sa petitesse. Immense est le monde.
L’Homme se croit
au centre de
Tout.
Il en oublie que le créateur de toutes choses peut s’observer, seulement en levant les yeux.
L’empyrée, protecteur de toutes vies, créateur infini de mondes, de phénomènes chimériques.
Ces phénomènes sont tels que même les cryptologues s’en ébahissent : arc-en-ciel enflammé, farfadet rouge, foudre globulaire, nuages nacrés qui serpentent autour de nous… Il en existe tant que nous pourrions y passer des heures !
Maintenant, voyez, admirez, profitez, évadez-vous, ne serait-ce que quelques instants dans ce monde mythique à portée de main…
Regardez : le firmament est orange comme un pamplemousse.
Alizé