J’aime bien le mardi soir. J’aime marcher jusqu’au gymnase derrière l’université, collé au grand parking qui se vide à vue d’œil aux cloches de 18 heures. J’aime regarder les étudiants qui avancent vers ce grand bâtiment, animés par la même envie.
Et puis je les vois. Ils patientent devant le portail encore fermé. Une majorité de garçons, une majorité de géants. Mes amies sont là, on s’attend, on aime se retrouver à l’entraînement, se motiver ensemble avant d’aller déposer notre sueur sur le sol de la salle, d’aller laisser nos poumons après quelques rapides allers-retours orchestrés par le coach.
L’ambiance y est extraordinaire. Une impression de camaraderie résonne dans la salle. Petits et grands, expérimentés ou non, on se retrouve chaque mardi soir à 18 heures, pour un entraînement sous les paroles hilarantes et sarcastiques du coach, nous poussant à l’échauffement, toujours plus loin et toujours plus fort.
Parfois les garçons nous tombent dessus. Non, ils ne tombent pas amoureux, je vous rassure. Au sens littéral, de tout leur poids, ils nous écrasent contre le parquet de la salle. Ils nous relèvent et puis s’excusent, et ça repart. Pas question de s’arrêter pour une petit douleur ou un bleu, chaque seconde de cet entraînement est à prendre, tellement on l’apprécie.
J’aime entendre les bruits des mains qui claquent entre les coéquipiers, l’écho du ballon qui martèle le sol, le sifflement du filet quand le ballon y rentre, le crissement des chaussures sur le parquet.
J’aime rentrer chez moi par le campus, avec les autres, débriefant l’entraînement, les jambes lourdes, les joues rouges, mais de grands sourires sur nos visages. J’aime un peu moins sentir ces putains de courbatures le lendemain, mais elles me rappellent qu’il ne reste plus que six jours avant le prochain entraînement.
J’aime bien le mardi soir.
Lisa