Prédominance des récipients de terre cuite, les dolia et les amphores
Les premières productions de vins gaulois sont conditionnées dans des dolia (dolium au singulier) et dans des récipients imitant les formes italiennes et espagnoles des amphores1, du moins jusqu’à la moitié du Ier siècle. Ces dolia ne bougeaient pas de leur emplacement, car leur poids leur interdisait d’être déplacées. Elles étaient fragiles et se cassaient facilement. Les dolia pouvaient être enterrées et servir ainsi de grenier, tout comme être utilisées pour le transport du vin en masse par bateau. Grâce à sa forme si particulière, à l’intérieur d’une dolia les lies de vin sont soulevées en permanence par un courant interne en forme de vortex, ce qui favorise la fermentation du jus plutôt que de le laisser reposer à plat, sans y insuffler de mouvement. Les dolia avaient donc pour but principal le stockage de masses importantes de liquide, et le commerce.
Les amphores étaient souvent fabriquées sur place, à proximité ou à l’intérieur même du domaine viticole, et en étudier les inscriptions ou la provenance de l’argile permet aujourd’hui de se faire une idée d’où ces vins étaient produits, et de quels trajets ils ont pu suivre. En effet les amphores servaient surtout de récipients secondaires, dans lesquelles on transvasait le vin des dolia en vu de les vendre, ou de gérer la consommation quotidienne. Les amphores romaines sont de forme allongée, ce qui les distinguent des amphores gauloises qui se développent par la suite.
1FERDIERE, MALRAIN, MATTERNE, MENIEL, NISSEN-JAUBERT, Histoire de l’agriculture en Gaule, Errance, Paris, 2006, p. 109.