De l’après-guerre à la nouvelle donne européenne

Après la Seconde Guerre mondiale, le CNAO qui a perdu son autonomie sous le Régime de Vichy connaît une réforme générale et se mue en Institut National des Appellations d’Origine (INAO) par le Décret du 16 juillet 1947. Pierre Le Roy de Boiseaumarié prend la tête de l’INAO et mène une politique favorable aux AOC qui font face à des taxes de productions supérieures à celles des autres vins. Il veut les faire connaître, les légitimer à l’international. L’INAO retrouve une stabilité, une force, et une cohérence au niveau international. Elle noue par la suite un dialogue avec la Commission européenne pour défendre au mieux les AOC et leur accorder une meilleure protection et acceptation en Europe notamment en France qui développe aux lendemains de la guerre un fort courant anti-alcoolique.

À partir de janvier 2007, l’INAO modifie une fois de plus son nom en devenant l’Institut national de l’origine et de la qualité. L’objectif n’est pas de seulement modifier son nom, l’INAO s’élargit : il se charge de l’identification de l’origine et de la qualité des produits sous signes officiels (AOC puis AOP à partir de 2009, IGP indication géographique protégée). En effet, en 2009, le cadre de protection des vins change, les AOC devenant les appellations d’origine protégées (AOP). L’intérêt de ce changement est qu’il facilite la mise en valeur des terroirs et les traditions locales car, pour obtenir le label AOP, il faut remplir le cahier des charges élaboré et contrôlé par l’INAO, n’importe quel vignoble ne peut donc pas avoir le label AOP. Il devient le principal institut de réglementation : c’est lui qui se charge de la rédaction du cahier des charges par l’intermédiaire de l’Organisme de Défense et de la Gestion (ODG), et c’est lui qui veille à sa bonne application par l’Organisme d’Inspection (OI) qui organise un contrôle si l’ODG constate un problème dans la qualité du vin mis en vente.

L’INAO n’est pas seulement le gendarme des AOC car il participe aussi à la lutte contre la fraude et à la reconnaissance européenne voire mondiale des AOP et des IGP. C’est cette réorganisation administrative permanente menée par l’INAO depuis le lendemain de la Seconde Guerre mondiale qui lui a permis de ne pas s’écrouler.