Inventions et révolution des techniques

La généralisation de l’usage du tonneau, une invention gauloise

A partir de la seconde moitié du Ier siècle, une nouvelle méthode apparaît quant au stockage, à la vinification et au transport du vin, et cette méthode détrône très vite les amphores et les dolia: il s’agit de l’apparition du tonneau. A la fin du Haut Empire, et durant l’Antiquité tardive, son usage s’est généralisé en Gaule au point de devenir quasi-exclusif, et de perdurer jusqu’à nos jours.

Dessin d’un tonneau cerclé.

On sait que les premiers tonneaux sont une invention gauloise, venue du nord des Alpes où les forets étaient abondantes.1 Grâce à cette amélioration, qui facilite le transport mais aussi le processus de vinification, le vin gaulois voit sa production prendre toute sa force entre le Ier et le IIIe siècles, malgré les mesures de l’empereur Domitien visant à limiter la production viticole gauloise qui nuisait à celle de l’Italie de part son essor incroyable. En effet le tonneau étant beaucoup plus solide et maniable que les amphores et dolia, il se repend très vite dans le bassin méditerranéen dès le IIe siècle. C’est seulement à partir des XIVe et XVe siècles que les tonneaux étaient constitués de bois et de fer, tel ceux que l’on peut voir de nos jours.

Barrique bordelaise des XIVe – XVe siècles, bois et fer. Trouvée lors des fouilles sur la place de la Bourse à Bordeaux, en 2003 ; musée d’Aquitaine (photo : Samantha Brunet)

Lors d’une fouille archéologique réalisé à la place de la bourse à Bordeaux en 2003 un tonneau fût retrouvé, il était constitué de 22 douelles, soit les lamelles de bois constituant le tonneau, il faisait un mètre de haut pour à peu près le même diamètre. Le cerclage était composé de plusieurs branchages et fortifié avec du jonc. Le choix du bois utilisé n’a en premier lieu été qu’un hasard, mais au fur et à mesure des avancées et méthodes, les viticulteurs se sont rendu compte que certains bois étaient mieux adaptés à la conservation du vin ; et surtout que ces bois sélectionnés pouvaient donner un certain goût au produit fini. Malheureusement pour les archéologues, à l’inverse de la terre cuite qui constituait les amphores, le bois se conserve très mal et survit difficilement sur la durée, ne laissant que peu de preuves archéologiques aujourd’hui.2 Le cas du tonneau retrouvé sur le site de Bordeaux est donc un cas très rare.

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1FERDIERE, MALRAIN, MATTERNE, MENIEL, NISSEN JAUBERT, Histoire de l’agriculture en Gaule, Errance, Paris, 2006, page 115.

2LACHIVER, Vins vignes et vignerons, Histoire du vignoble français, Fayard, Paris, 1988, p.32.