La préservation des savoirs-faire dans l’Antiquité tardive
Le travail du vigneron, s’il semble ne pas changer au cours du temps, est cependant mieux appréhendé pour la période du Haut Moyen-Age. L‘historien dispose alors de plus de sources telles que des enluminures ou des manuscrits provenant de monastères. Les moines ont en effet participé de manière très assidue à la préservation des méthodes viticoles, dans les premiers temps de la période médiévale. En effet durant l’antiquité tardive l’Empire Romain s’est écroulé en Occident, et que les peuples ont eu tendance à délaisser les anciennes routes commerciales. C’est à ce moment que les moines se sont appropriés les méthodes anciennes de vinification et ont permis au vin de perdurer, du fait de sa sacralisation par la religion chrétienne.
Ces sources décrivent les outils de travail, tant les serpes et serpettes qui servaient à tailler la vigne et non à couper les grappes de raisins durant les vendanges comme certains auraient pu le penser. Les pressoirs et les mortiers étaient faits de bois, et parfois en pierre soit un matériel plus solide, pérenne, mais aussi plus cher. Les grappes sont cueillies à la main, puis portées dans de grands paniers jusqu’à une cuve de bois où un homme les foule de ses pieds pour en extraire le jus. Les méthodes de pressurage médiévales sont directement héritées de l’antiquité, et le procédé ne semble pas évoluer beaucoup au fil du temps ; mais comme l’écrit R. FOSSIER :
« Écraser le vin pour en extraire le jus est une technique d’une telle simplicité et ancienneté que nous en connaissons bien les aspects matériel. »1
On peut cependant déplorer la perte de preuves archéologiques précieuses du fait que les pressoirs et les chais de bois, à l’instar des tonneaux, étaient voués à disparaître rapidement. Le bois n’étant pas un matériel durable, peu de pressoirs anciens ont perduré jusqu’à nos jours selon M. LACHIVER2.
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1FOSSIER, Le travail au Moyen-Age, Hachette littérature, Paris, 2000, chapitre II, p. 194.
2LACHIVER, Vins vignes et vignerons, Histoire du vignoble français, Fayard, Paris, 1988, p. 32.