Reconstruction biologique

Après la découverte de l’insecte porteur du phylloxéra, qui est à l’origine de l’ébranlement des vignobles, les vignerons ont dû reprendre leurs exploitations et tout reconstruire.

Les scientifiques trouvèrent différentes méthodes pour lutter contre la maladie et relancer la production de vin en France.

La plus traditionnelle fut la bouillie bordelaise, diffusée par un vaporisateur, agrémenté d’une turbine et d’un tuyau qui propulsait le produit sur les plantes. Le soufre fut également utilisé sous forme de poudre que l’on répandait sur les feuilles de vigne.

Soufreuse Phénix à grand travail, illustrant un article intitulé « Appareils pour le traitement des maladies cryptogamiques de la vigne » (1888)

Par ailleurs, le Docteur Seigle mit au point une technique de submersion des vignes pendant quarante jours sous vingt-cinq centimètres d’eau. Cela permettait d’asphyxier le phylloxéra. Cependant, les contraintes de relief, notamment la nécessité d’un terrain plat, et la quantité d’eau requise, empêchèrent cette pratique de se diffuser.

En 1864, le botaniste Planchon ramène en France des cépages américains, utilisés dans les jardins de certains nobles. En 1875, il publie l’ouvrage Les vignes américaines, leur culture, leur résistance au phylloxéra et leur avenir en Europe, qui deviendra la bible des premiers américanistes. Peu à peu, les techniques de greffage s’améliorent, le choix des plants américains s’affine, l’adaptation des plants se fait selon les différents territoires.
Les greffons, à la différence des cépages naturels, ne sont pas la fusion de deux pieds de vigne, mais une transformation génétique. Ils furent utilisés comme porte-greffes afin de remplacer les pieds de vigne abîmés. Ils permirent de relancer la production en doublant le rendement, ce qui fait de soixante à quatre-vingt hectolitres de plus par rapport à des pieds classiques, même si leur qualité est contestée.

Atelier de débouturage de M. F. Richard

En 1869, monsieur Jean-Baptiste Dumas introduit un traitement par sulfure de carbone, grâce à un outil ressemblant à une perforeuse qui injectait le produit directement dans les sols. Cependant, cette méthode très coûteuse ne permit pas à tous les vignerons d’y avoir recours.

En 1874, en Camargue, les vignes étaient plantées dans le sable. Cependant, la faible proportion de terres sablées en France rendit cette méthode presque inutilisable.

La reconstruction sociale est nécessaire après un tel désastre.