La crise du phylloxéra a entraîné un fort exode rural. En effet, de nombreux vignerons abandonnent leurs vignes pour trouver des emplois en ville dans des manufactures de métallurgie, papeterie, chaussures etc… Prenons l’exemple de Yves Pautal, un vigneron gaillacois qui n’avait pas assez d’argent, et qui a été obligé de partir à la ville, ayant une trop petite propriété. Certains quittèrent même la France pour les États-Unis, en particulier le Texas et la Californie, car ces États étaient à la recherche de vignerons prêts à s’installer durablement dans le pays.
En 1907, alors que la reconstruction est en marche, une nouvelle crise ébranle fortement le monde viticole. Elle trouve son origine dans les importations de vins d’Algérie qui servaient à couper les vins français, dont la qualité était fortement altérée par la crise du phylloxéra, et dans les nombreuses fraudes dues à la fabrication de vins artificiels qui fragilisent le marché. Cette situation va alors entraîner une surproduction de vin français, qui va faire baisser le prix de vente et rapidement provoquer une crise économique et sociale. De nombreux vignerons se révoltent et des manifestations ont lieu durant l’année 1907 (par exemple, à Narbonne, le 5 mai, qui a regroupé 80 000 personnes).
Déjà, dès 1906, une commission chargée de déguster les vins avait été créée pour mieux en contrôler la qualité dans le cadre d’études ou d’expertises. On ne parle pas encore à cette époque d’« appellations d’origine », ce n’est qu’en 1935 qu’elles furent créées, notamment l’appellation d’origine contrôlée (AOC) et l’appellation d’origine protégée (AOP).
Ces appellations, créées par le gouvernement, ont pour but de protéger le marché du vin et de promouvoir le vin français à l’international.
Par la suite, de nombreuses organisations furent créées pour unir les petits et les grands producteurs, comme la Confédération Générale des Vignerons du Midi, fondée en 1907. Des syndicats régionaux voient le jour pour promouvoir la qualité de leurs vins et de leurs terroirs, dans le but de lutter contre l’importation de vins étrangers.
Par la suite la mécanisation et l’arrivée des produits phytosanitaire furent vues comme des solution pour pallier la fragilité de la vigne.