L’attitude commune des producteurs de vin malgré leurs disparités
On observe le fait indéniable que la vigne et sa culture nécessitaient une étroite coopération entre les seigneurs et leur paysans, car la viticulture consiste en un entretient long, patient et manuel des plantes. Les paysans qui se consacraient aux activités de la vigne en retiraient donc une certaine distinction, une impression de sacralisation de leur travail par rapport à ceux qui n’effectuaient que des travaux de labourage. La mentalité des vignerons se développe, se décrit telle un rapport privilégié à la terre et ses fruits du fait de l’entretien très délicat des pieds de vignes. Les vignerons, quel que soit le milieu dont ils sont issus ou la période à laquelle ils exercent, se retrouvent donc malgré leurs différences dans ce sentiment de fierté et d’honneur de participer à la création du vin.
Faire du vin s’inscrit donc dans la tradition. Même si l’on dénote un ralentissement de la viticulture en Gaule dès le IVe siècle de notre ère, l’entrée dans le Haut Moyen Age (qui s’étend du Ve au Xe siècles) fournit d’autant plus de sources iconographiques qui illustrent les activités agricoles, les gestes et les outils communs des vignerons. Par exemple, le Calendrier de Salzbourg datant de l’époque carolingienne (818), est une enluminure monastique qui met en scène les différents mois de l’année selon les travaux agraires pratiqués.
Les calendriers agraires sont des sources iconographiques très précises qui mettent en évidence l’omniprésence de la vigne dans la vie paysanne, et ce tout au long de l’année. En effet, quatre mois de l’année sont entièrement consacrés à l’entretient de la vigne ; et on note que deux semaines à un mois entier sont réservés uniquement aux vendanges en Octobre. En même temps que les vendanges sont réalisées, les hommes s’affairent pour que le raisin soit pressé à peine cueilli.
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