Modes de consommation de vin par les gallo-romains
On sait déjà que la culture de la vigne date des Grecs. Cependant, la conquête du vin en Gaule dans les habitudes celtes ne s’est pas faite en un jour. Au cours de nos recherches nous avons découvert des changements de sociétés lors des différentes périodes qu’a connu le vin pendant son importation, ce qui pourrait expliquer ces différences de consommation en Gaule : d’abord perçu comme une boisson riche par les princes Celtes, il est ensuite considéré comme un breuvage dont on doit ce méfier.Le vin était très aimé des princes gaulois. Ils tentent d’imposer dans les traditions la consommation du vin, imitant le symposium grec. Le vin n’était alors jamais consommé en même temps que le repas mais il disposait d’un moment à lui, privilégié, durant lequel on le dégustait accompagné de musique et de danse. Le vin a remplacé, lors de différents rites celtes, la consommation de bières. Lorsque les Grecs s’implantèrent à Massalia ils communiquèrent leurs propres
cultures aux Celtes présents en Gaule. A ce moment, la Gaule a connu une montée au pouvoir des femmes celtes. Ainsi les découvertes archéologiques de tombes montrent que les armes furent remplacées par des dépôts de services à boire venant du Sud comme en témoigne la tombe de la princesse Celte Vix qui fut découverte en 1953. Le pouvoir religieux recule alors au profit du cultes des femmes et du vin..
Cependant lorsque le vignoble de Massalia connaît son apogée nous constatons que la Gaule reculée ne livrent plus aucune trace d’exportation de vin. Ceci ce traduit donc par un effondrement de la demande Gauloise, revenue aux anciennes habitudes. Cette période du IVe et IIIe siècle est suivie d’une ère particulièrement réactionnaire contre les colons étrangers, marquée par le retour des guerriers, du religieux, une mise à l’écart des femmes et une redécouverte des boissons traditionnelles. De ce fait, certains accessoires du banquet celtes antique reviennent également à la mode, abandonnant la vaisselle grec dédiée au vin. «La Gaule des IVe et IIIe siècles est dominée par une caste d’aristocrates qui revient aux usages du passé et qui abandonne le vin pour d’autres symboles de la puissance, comme les armes et les chars de combat, note Matthieu Poux. Le vin est toujours là, à portée de main, mais les Gaulois n’en boivent plus.». Jusqu’à ce que se produise une nouvelle évolution des
sociétés gauloises qui redécouvrent la vigne quelques décennies avant la conquête de Jules César.
A cette époque, la dégustation du vin en Gaule était particulièrement appréciée des aristocrates Gaulois.Le vin devient alors une boisson de prestige consommée dans une vaisselle qui lui était dédiée servie aux invités de grandes marques lors des banquets. Ainsi Platon, parlait des Gaulois comme de l’un des six peuples Barbares connus pour leur ivrognerie. Diodorus Siculus, à propos du vin importé en Gaule au Ier siècle avant notre ère, a noté que les Gaulois avaient un goût démesuré pour le vin.
Utilisation du vin d’un point de vue socio-culturel
Dans la société Gauloise le vin est utilisé de diverses façons, il est présent dans la religion, pour les rites funéraires et essentiellement en médecine.
Tout d’abord le vin s’est imposé dans la religion lorsque les envahisseurs romains ont modifié les habitudes Gauloises en fonction de leur culture. Les Gaulois adoraient le dieu romain du vin Bacchus, ainsi que Vitis, déesse de la vigne. Les rituels liés à Bacchus avaient une grande importance dans la société gallo-romaine, on y pratiquait un culte du vin où la
boisson était servie avec une gestuelle particulière de gauche à droite dans une vaisselle traditionnelle. Le vin remplace alors les autres boissons dans les offrandes sacrées. Lors des fêtes organisées en l’honneur des dieux et guerriers, des fosses étaient creusées dans les sanctuaires où des centaines d’amphores étaient jetées au fond du puits en offrande aux dieux.
Lors des rites funéraires les Gaulois procédaient à des offrandes où le vin avait un rôle important. On a retrouvé plusieurs tombes équipées d’écoulement permettant de faire couler le vin. D’autres contenaient des récipients spécifiques au vin. Ils étaient utilisés pour les cendres des défunts, les vertus conservatrices du vin ouvraient dans les légendes gauloises un portail vers l’éternité. Tout ces récipients retrouvé liées a la consommation du vin dans les tombes nous montre l’importance de cette boisson dans les derniers hommages rendus aux défunts.Sont découverts également des pépins de raisins carbonisés dans des tombes gauloises ce qui nous montre l’importance de ce fruit offert aux morts. La découverte de plusieurs amphores brisées sur les bûchers atteste de l’importance qu’à pris le vin pour ces rites funéraires.
Le vin est également important dans la médecine gauloise.Les Gaulois lui attribue des vertus thérapeutiques et sa couleur leurs rappelaient le sang. D’après les écrits de Pline, nous découvrons que certaines amphores était garder que pour la médecine. Le vin était vue comme un remède grâce à ces qualité bienfaisantes.Nous découvrons alors que le vin était vu comme un véritable médicament chez Romains et Gaulois. Ils s’en servaient contre plusieurs maladies mais aussi en anesthésiant comme combat contre la douleur.
Le vin s’est imposé dans les sociétés gauloises, consommé au quotidien, lors des banquets funéraires, des rites religieux ou pour la médecine nous constatons que le vin marque un changement radical dans les habitudes celtes. Consommé en premier avec les colons grecs il s’imposa réellement lors de la conquête des Gaules par Jules César.