Le dernier propriétaire de la vigne que l’on peut évoquer est le paysan. Du fait de la petite surface des exploitations (une vigne paysanne est l’équivalent d’un potager moderne), la production est essentiellement vivrière (les paysans peuvent au mieux obtenir de cette culture annexe une petite source de revenus supplémentaire). Néanmoins, cette vigne joue un rôle dans l’adaptation du cycle de la vigne général puisqu’il est raccourci. Il faut, en effet, s’occuper à la fois de sa vigne et de celle du seigneur, dont les périodes d’entretien sont généralement assez proches, ainsi que de l’ensemble des tâches quotidiennes.
Ainsi, on a noté des tensions entre les paysans et leur seigneur. Ces derniers estimant qu’ils passaient plus de temps à s’occuper de leur propre exploitation au lieu de s’acquitter de leurs corvées (nombre d’heures obligatoires où un paysan doit exploiter gratuitement les terres de son seigneur). De plus, de nombreux cas de vol auraient été relevés, les paysans prenant les meilleures boutures du seigneur pour les planter dans leur exploitation personnelle.
Le paysan pratique parfois une polyculture en faisant pousser sur ses terres à la fois des vignes et des légumineuses (pois, fèves, lentilles) qui ont un cycle de croissance différent. Ceci lui permet d’alterner les moments d’entretien de chaque plante. On peut prendre pour exemple le Sud de la France où les légumineuses séparaient les vignes.
Le métier se transmettait de père en fils. En effet, les techniques de culture, par le prix des livres à l’époque, étaient transmises à l’oral. Cependant, l’invention de l’imprimerie par Johannes Gutenberg en 1450 permet une diffusion de tout type de textes dans toute la France, comme par exemple des manuels de viticulture. Ainsi, n’importe qui peut entretenir un vignoble. Certains de ces conseils sont encore utilisés aujourd’hui.
Le système viticole de l’époque contemporaine présente de nombreuses similitudes avec l’époque médiévale.
Pour aller plus loin :
FOURQUIN Guy, Le paysan d’Occident au Moyen Age, Paris, Nathan, p.198