La conquête romaine et ses apports culturels dans les modes de consommation
En 52 avant J-C, Jules César conquiert la Gaule et celle-ci se retrouve officiellement sous domination romaine. Antérieurement à ces événements les peuplades gauloises étaient souvent caractérisées par leur grande consommation de bière, celle-ci produite directement au domicile et destinée à un usage immédiat et familial. Cependant il ne faut pas oublier que le Midi gaulois détenait déjà un statut particulier en faisant partie intégrante de la Narbonnaise, une province de la République Romaine, depuis 118 avant J.C avec la fondation de Narbo Martius, connue aujourd’hui sous le nom de Narbonne1.
Il est toutefois important de mettre en avant que ces régions n’ont guère attendu d’être romanisées pour pouvoir jouir du plaisir du vin, boisson pour laquelle les gaulois avaient un goût prononcé. En effet le vin est la boisson dominante du monde latin, et cette boisson connaît de grandes vagues d’exportations grâce notamment à de nombreuses voies de commerce dont les fleuves, comme le Rhin, et les voies romaines. Ainsi le vin consommé dans le Midi est d’abord importé depuis l’Espagne ou l’Italie.
Le vin s’impose donc dans la société gauloise dès l’Antiquité, et à son prestige ancestral s’ajoute ensuite une dimension sacrée véhiculée par la religion chrétienne. Durant la période médiévale, cette dimension sacrée assure au vin un rôle dominant et légitime dans la société, et ce rôle perdure encore aujourd’hui. Malgré un attrait important pour la boisson, la production d’un vin spécifiquement gaulois ne débutera qu’ entre le Ier et le IIe siècle de notre ère, avec la création d’amphores spécifiques. Même si la vigne et les exploitations viticoles existaient postérieurement au IIe siècle avant J-C, nous ne pouvons pas affirmer que celles-ci étaient destinées à la transformation du raisin en vin, les sources étant détruites. La qualité des premiers vins gaulois était médiocre, car ceux-ci étaient remplis de pépins2.
Retour à Dynamiques du vin en Gaule.
1LACHIVER, Vins, vignes et vignerons, Histoire du vignoble français, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1988, p. 26.
2FERDIERE, MALRAIN, MATTERNE, MENIEL, NISSEN JAUBERT, avec la collaboration de PRADAT, Histoire de l’agriculture en Gaule, 500 av. J.C. – 1000 apr. J.C., éditions Errance, Paris, 2006, p. 104.