«Dieu n’avait fait que l’eau, mais l’homme a fait le vin» selon Victor Hugo, l’écrivain et dramaturge romantique le plus célèbre du XIXe siècle qui représente encore aujourd’hui l’un des auteurs les plus ancrés dans la mémoire collective française.
En effet, de l’Antiquité jusqu’à l’époque contemporaine, les hommes n’ont cessé de cultiver, de produire et de boire du vin. À tel point que celui-ci constitue un élément indissociable de la culture et du patrimoine historique lié à un pays ou à un peuple, comme c’est le cas notamment en France. Au fil des siècles, le vin fut l’objet de plusieurs enjeux, effectivement en plus d’avoir des propriétés vivrières et médicinales pour les populations, ce dernier fut à titre d’exemple une solution face à des complications sanitaires afin de remplacer l’eau qui n’était pas souvent potable. Il est également un vecteur social puisqu’il représente le rassemblement, allant des vendanges jusqu’aux banquets. Il est tout aussi un facteur économique important où l’activité liée au vignoble fut le centre névralgique de certaines régions qui se sont développées grâce à sa production. C’est spécifiquement le cas du Sud-Ouest français, qui s’étalant du Bordelais jusqu’au Languedoc a une histoire profondément marquée par la viticulture.
Sortant de la Révolution Française, le XIXe siècle est un siècle de mutation et de bouleversement qui touche à la politique, au social ou bien encore à l’économie. En effet, ce siècle représente en France un véritable «laboratoire institutionnel», notamment en raison des multiples régimes politiques qui l’ont rythmé, allant de la monarchie à la République en passant par l’Empire, sans oublier les phases de colonisation et d’industrialisation qui le caractérisent. Il est donc évident que ces modifications sont autant de facteurs qui ont pu éventuellement avoir un retentissement sur la production viticole, et notamment à Gaillac.
L’adaptation du vignoble gaillacois vis-à-vis des mutations et des changements opérés au XIXe siècle sera, notre fil conducteur dans notre étude.
Pour répondre à cette question nous nous efforcerons d’étudier dans un premier temps, les changements et les mutations engendrées par la «Révolution industrielle» sur le vignoble gaillacois, notamment à travers les changements générés par l’arrivée du chemin de fer, en passant par l’adaptation de l’outillage et des techniques de production pour finalement déboucher sur les conséquences économiques et culturelles. Le second temps traitera des différentes maladies de la vigne et des crises sociales et de leurs effets et de leurs conséquences sur le terroir gaillacois.