L’utilisation des produits phytosanitaires à fortes doses en agriculture est une des caractéristiques de l’agriculture française. S’ajoute à cela le fait que la France dispose d’une importante surface agricole utile. A partir des années 1950, les produits phytosanitaires accompagnés d’autres méthodes ont permis une augmentation spectaculaire des rendements entre 1950 et 2000. Ils ont permis aussi à la France d’entrer dans une modernisation radicale. Les pouvoirs publics ont alors encouragé l’utilisation des produits phytosanitaires. Du fait de ce contexte, la consommation de pesticides n’a cessé d’augmenter entre 1945 et 1985.
Aujourd’hui, on peut voir plusieurs phénomènes qui amènent les agriculteurs et les viticulteurs à utiliser les produits phytosanitaires en quantité superflue. Dans certains cas, l’usage des produits phytosanitaires est sécurisant et est devenu une habitude plus qu’une nécessité. Il existe une réelle crainte chez les viticulteurs de voir leurs cultures dévastées par une maladie ou un ravageur. Ceci les pousse à toujours utiliser les produits phytosanitaires en grande quantité sans prendre réellement conscience de la gravité sur la santé et l’environnement. Parfois il y a également le manque de connaissances de certains viticulteurs qui utilisent les produits phytosanitaires de manière conséquente. Ceux-ci ne réfléchissent pas à d’autres alternatives, n’utilisent pas les dosages adéquats.
En France, les principaux acteurs de l’industrie phytopharmaceutique se regroupent en deux organisations professionnelles et pratiquent un lobbying actif. La première est l’Union des Industries de la Protection des Plantes (UIPP) qui réunit vingt groupes industriels de la chimie phytosanitaire. Son but est de faire évoluer et de suivre la réglementation ; de développer les bonnes pratiques phytopharmaceutiques afin de réduire leur incidence sur l’environnement et la santé ; enfin de promouvoir leur secteur aux citoyens et aux institutions politiques. La seconde organisation est l’International Bio-Control Manufacturer’s Association (IBMA) composée d’environ 180 membres en Europe. L’UIPP, défenseur des produits phytosanitaires, tient un argumentaire démontrant son utilité. Mais également pour montrer sa bonne volonté, l’UIPP encourage une diminution des risques des pesticides sur l’environnement et la santé plutôt qu’une simple diminution de la quantité des produits phytosanitaires utilisée. Ces arguments sont destinés aux pouvoirs publics. Ce lobby a un véritable poids et est dénoncé par la lutte paysanne ainsi que les différentes organisations qui défendent l’agriculture durable et la santé des citoyens.
Nous pouvons alors nous demander si la viticulture conventionnelle est véritablement plus compétitive, si ces coûts moyens restent moins importants que ceux de la viticulture biologique et raisonnée. La différence entre ces trois types de production est présente dans le traitement de la vigne, l’entretien du sol et la lutte cryptogamique contre les maladies fongiques. La différence de coût peut par exemple se voir dans les différentes manières de gestion du sol avec le désherbage. La viticulture conventionnelle permet de réduire les coûts de production et donc permet une rentabilité économique. C’est pourquoi on peut estimer que la viticulture française est constituée d’une majorité de viticulteurs conventionnels.
En outre, l’utilisation des produits phytosanitaires permet de limiter la déforestation. Les pesticides permettent d’augmenter le rendement sur une surface définie. Les pesticides permettent d’augmenter le rendement sur une surface définir. Or, sans les pesticides pour avoir un rendement égal, il faudrait utiliser plus de surface. Cette action peut entraîner la déforestation pour libérer des espaces agricoles.
Face aux critiques énoncées, certains viticulteurs se tournent vers la viticulture biologique pour exercer un mode de production durable et propre.