Dans le monde vinicole, on retrouve deux statuts pour un vigneron, celui de coopérateur au sein d’une coopérative vinicole et celui d’indépendant. Dans le cadre de l’étude du milieu vinicole, il est un point sur lequel il est important de se pencher.
Il s’agit du statut professionnel de vigneron coopérateur et de celui de coopérateur.
En effet, ces deux statuts sont définis par une juridiction professionnelle et permettent d’étudier la répartition des tâches dans le processus productif des vignerons. Cependant, les différences entre vignerons coopérateurs et indépendants ne relèvent pas uniquement du registre juridique mais aussi professionnel, productif et commercial. Dans la perspective de la production de vigne et de la commercialisation du produit fini (le vin), les vignerons se voient assigner une répartition des tâches et des fonctions différentes suivant qu’ils soient indépendants ou membres de coopératives vinicoles.
En outre, les vignerons indépendants disposent d’une marge de manœuvre plus importante que leurs homologues appartenant à des caves coopératives. Une concurrence existe entre les vignerons indépendants et coopérateurs, concurrence qui tient aux différentes classes sociales auxquelles appartiennent les vignerons indépendants ou coopérateurs. Ces différences sociales sont dues au profit que génèrent ces vignerons et par conséquent, à leur productivités respectives.
Dans la perspective de l’aspect concurrentiel de la production de vin entre les caves vinicoles coopératives et les producteurs indépendants, différentes représentations corporatives ont progressivement émergées, représentées par des mouvances syndicales et corporatistes ou encore par l’existence de normes juridiques spécifiques (charte du vigneron indépendant, pouvoir de décision des caves coopératives, etc…). La concurrence sociale et économique entre vignerons indépendants et coopérateurs est surtout le fait des vignerons indépendants. En effet, ces derniers se sont progressivement fédérés autour de syndicats afin de juguler la concurrence écrasante des caves vinicoles coopératives.
En premier lieu, nous définirons les deux statuts d’un point de vue juridique (charte, etc.) en nous axant sur une coopérative gaillacoise de vin biologique, le domaine Rotier. Nous verrons par conséquent quelles sont les différences notables entre les statuts de vigneron indépendant et de vigneron coopérateur ainsi que les caractéristiques qui les différencient, ou, a contrario, celles qui présentent des analogies. Nous nous pencherons en particulier sur le cas des vignerons indépendants, et ce qui les différencie des vignerons employés dans les coopératives vinicoles.
Ensuite, nous étudierons les tâches qui incombent aux vignerons indépendants et coopérateurs, et par conséquent, ce qui les différencie dans le processus productif et commercial, mais aussi les points communs entre les vignerons selon ces deux statuts professionnels, dans le cadre du processus productif et commercial. Nous étudierons par la même occasion les représentations syndicales respectives des vignerons indépendants et coopérateurs. Nous pencherons pour ce faire sur la conjoncture qui a engendré la nécessité de ces différentes représentations syndicales et corporatistes et qui a amenée à la création de ces différents syndicats.