Selon l’Alliance coopérative internationale qui représente le mouvement coopératif à l’échelle internationale, une coopérative est une association autonome de personnes volontairement réunies pour satisfaire leurs aspirations, leurs besoins économiques, sociaux et culturels communs. Ceci se fait au moyen d’une entreprise dont la propriété est collective et où le pouvoir est exercé démocratiquement. Dans le cadre de la production de vin, ces coopératives sont généralement désignées sous le terme de caves coopératives de vinification. Elles sont juridiquement considérées comme des sociétés coopératives agricoles, encadrées par les dispositions de la loi du 10 septembre 1947 sur les sociétés coopératives ainsi que le Code rural.
Ces caves sont représentées par des fédérations de caves coopératives régionales et départementales réunies au sein de la Confédération des Coopératives Vinicoles de France (CCVF). Cette dernière a pour objectif de défendre les intérêts de ces caves et de promouvoir ce modèle d’association. Selon la CCVF, on compte environ 600 caves coopératives qui rassemblent plus de 100 000 personnes, dont 85 000 associés coopérateurs. Elles produisent environ 48 % de la production de vin en France, dont 38 % des AOP et 69 % des IGP. Par conséquent, elles sont des acteurs non négligeables au sein du domaine vinicole français.
Les caves coopératives sont attachées à un territoire précis qu’elles valorisent par leurs activités. Elles sont fondées par les vignerons afin de mettre en commun des moyens de production et d’accroître leur pouvoir de négociation sur les marchés. Elles sont agréées par le Haut conseil de la coopération agricole, qui s’assure du respect des statuts et des principes relatifs au fonctionnement de la coopérative. Comme on a pu le voir avec la formation de la coopérative des vins mousseux de Gaillac.
Concernant leurs modes de fonctionnement, elles sont dirigées par leurs adhérents qui, en tant qu’associés, disposent de parts sociales. Ils gèrent la structure selon le principe démocratique « un homme, une voix », ce qui signifie que chaque adhérent dispose d’une voix égale à celle des autres, quel que soit le nombre de parts qu’il possède. Les règles de fonctionnement, tout comme les stratégies commerciales de la cave, doivent être connues par l’ensemble des adhérents. Les associés désignent les membres du conseil d’administration, l’organe en charge de la gestion de la coopérative. Les membres du conseil élisent à leur tour le président.
Les vignerons coopérateurs disposent d’une double qualité : celle d’associé par le capital souscrit, mais également celle de fournisseur, pour l’apport de raisins à la cave. La coopérative procède donc à une production de vin mise en commun, sans pour autant induire à une production indifférenciée. Les adhérents s’engagent à se montrer solidaires les uns envers les autres. Il n’y a pas de réelle concurrence entre eux. L’enjeu est de valoriser un modèle associatif à la fois économique, social et solidaire. Les bénéfices engendrés par la coopérative sont répartis de manière proportionnelle en fonction des apports de chacun. La rémunération peut variée en fonction de la qualité des produits et de certaines modalités fixées par le cahier des charges.
Les adhérents s’engagent d’une part à préserver la pérennité des structures, envisagée sous l’angle patrimoine collectif et durable, d’autre part à assurer un ancrage territorial afin de promouvoir les spécificités relatives à un terroir et ainsi éviter les délocalisations, et pour terminer garantir une activité qui ne nuit pas à l’environnement.
De nos jours on a pu constater une évolution des caves coopératives. En effet, en dehors des caves de vinification, il existe d’autres modèles de coopératives qui interagissent avec ces caves, comme les C.U.M.A (Coopérative d’Utilisation du Matériel Agricole). Ces dernières regroupent des moyens matériels et financiers en vue d’une utilisation commune, à tour de rôle, d’un matériel agricole nécessaire au processus viti-vinicole.