Le vin de Gaillac est, dès l’Antiquité apprécié et consommé dans tout l’Empire romain, à Rome comme en Grèce. L’Empire romain étant vaste, le vin doit suivre différentes routes commerciales pour le parcourir. Pour aller jusqu’à Rome, le vin de Gaillac est d’abord envoyé à Toulouse, qui tient une place importante dans le commerce avec la capitale de l’Empire. Pour rejoindre le Nord de l’Empire, le vin est expédié à Lyon, grand centre de consommation et de redistribution. Ces routes terrestres ne changent pas entre l’époque antique et médiévale, tout comme les routes fluviales. Ce sont ces dernières qui sont privilégiées, nous l’avons vu avec l’importance que tiennent le Tarn et la Garonne. En effet, Bordeaux sert d’interface commerciale pour diffuser les marchandises (ici le vin de Gaillac) dans l’Europe du Nord et sur la façade Atlantique. L’histoire du commerce sur le Tarn et la Garonne est très intéressante, mais également conflictuelle de par la situation politique aux XIIe, XIIIe et XIVe siècles. Il faut tout de même relativiser, il est vrai que le vin de Gaillac tient une place dans le commerce international du vin, mais celle-ci est mineure. Ainsi en 1306-1307, Gaillac a envoyé 1 500 tonneaux de 800 à 900 litres à l’étranger. Les principaux destinataires étaient l’Angleterre, les Pays-Bas et de manière générale l’Europe du Nord.
Dès l’Antiquité, Gaillac envoyait son vin à Bordeaux par cette voie fluviale, mais ce n’est pas la seule voie d’eau utilisée. Pour diffuser son vin vers l’Orient, Gaillac devait envoyer son vin à Narbonne, qui l’exportait sur des bateaux citernes jusqu’en Italie.