En 2015, à Preignac en Gironde, une petite commune dans une région où l’on fabrique le fameux Sauternes, une étude sur les conséquences de l’utilisation de pesticides sur la vigne a été menée dans une école maternelle. D’après l’Institut National de Veille Sanitaire (INVS), l’exposition des enfants aux produits utilisés dans le traitement de la vigne a provoqué une augmentation du nombre de cancers et de tumeurs sur une période allant de 1990 à 2012.
La citation de Pierre Vaurabourg, viticulteur de cette région, est révélatrice :
« Moi, je veux bien arrêter d’en utiliser, mais comment fait-on, après ? On laisse les vignes mourir ? La vérité, c’est qu’on ne sait pas faire autrement qu’avec le phytosanitaire ».
Et pour cause, la vigne est un écosystème fragile, sensible aux conditions climatiques et aux nombreuses maladies et fléaux naturels. Un écosystème est « un ensemble formé par une communauté d’êtres vivants, animaux et végétaux, et par le milieu dans lequel ils vivent. »
De tout temps, la vigne a été affectée par divers aléas, mais le XIXème siècle constitue un tournant majeur dans l’histoire de la viticulture, notamment avec la crise du phylloxéra, qui a eu d’énormes conséquences économiques et sociétales.
Cette crise est à l’origine d’une considérable reconstruction sociale, mais aussi d’une profonde évolution dans le domaine biologique, puisqu’il a fallu trouver des solutions pour éradiquer l’insecte ravageur. De plus, la révolution industrielle du début du XXème siècle a conduit à l’émergence d’une nouvelle viticulture, marquée par l’arrivée des premiers produits phytosanitaires et de la mécanisation.