Le commerce du vin est régi par de nombreuses règles. Ces dernières apparaissent dès l’Antiquité par le biais de regroupements de magistrats et de marchands. Au Moyen Âge, les personnes exerçant les mêmes métiers se regroupent en hanses, guildes ou encore corps de métier. Le terme de corporation est souvent employé mais il est anachronique : il est utilisé pour la première fois au XVIIIème siècle au moment de dissoudre ces mêmes regroupements. À l’époque médiévale du fait du monopole de l’Église sur le vin, les marchands qui ne sont pas intégrés à ce commerce sont donc regroupés dans les corporations. Ces dernières apportent de la sécurité à ses membres comme des aides financières en cas de maladie ou de décès. Généralement, les marchands corporisés sont aisés car l’accès à la corporation se fait contre une somme d’argent conséquente. Cet élitisme des corporations permet à la bourgeoisie de conserver l’exclusivité de la profession puisque celle-ci détient le monopole des ventes. La corporation est organisée en trois classes : l’apprenti, l’ouvrier et le maître. Celles-ci sont liées par un contrat qui administre le rôle de chaque classe, et permet d’organiser la formation des apprentis. L’ouvrier est contrôlé par le maître, il est le subordonnée du maître. Cette situation prend fin lorsque l’ouvrier maîtrise totalement sa fonction.
Toutefois, il n’y a pas qu’à travers les corporations que le commerce du vin est réglementé. Au Xe siècle, dans certaines sociétés marchandes comme à Gênes ou à Venise où les marchands voyagent régulièrement, il existe d’autres types de contrats appelés commenda. Ces contrats sont différenciés des corporations puisque le contractant n’est pas obligatoirement un marchand de vin. Ce contrat est caractérisé par le partage concernant aussi bien des gains que des risques encourus. Cependant, le contractant est avantagé car il permet au marchand de développer son commerce en lui prêtant de l’argent, qui lui sera reversé avec des intérêts.
La réglementation du métier de marchand de vin permet d’organiser et de hiérarchiser la profession mais aussi les espaces de vente du vin. Par exemple, dans les ports qui accueillent les cargaisons de vin, certaines zones sont réservées notamment les chais, afin d’y stocker la marchandise. D’autres sont organisés exclusivement pour le commerce du vin, comme certaines foires. Elles sont d’une grande importance au Moyen Âge car elles sont les garantes du bon fonctionnement économique. Sous l’Ancien Régime, certaines conventions enrichissent la réglementation des lieux de commerce. En effet, les foires doivent être contrôlées par des autorités de police et une participation financière est requise pour les commerçants. De nos jours, l’importance des foires est réduite du fait des transformations économiques qui ont été opérées : l’expansion et la globalisation des voies de communication ou encore l’évolution de la commercialisation du vin, visible à travers la grande distribution faisant des grandes surfaces un lieu privilégié de la vente du vin.
La réglementation agit sur plusieurs composantes qui régissent le commerce du vin, que ce soit au niveau des métiers ou des lieux de commerce. Tous ces facteurs permettent le bon déroulement du commerce. Cependant, il existe des exceptions comme sous l’Ancien Régime où des groupes de marchands de vin ne répondent pas à la réglementation classique mais à celle du roi.