Depuis plusieurs millénaires, la vigne occupe une place de premier ordre au sein des sociétés occidentales : alimentation, culture, revenus, elle est un élément au cœur d’enjeux sociétaux importants. C’est à l’époque médiévale que la vigne « française » se différencie du reste de l’Europe : dans les territoires qui, peu à peu, ont été réunis par les dynasties royales mérovingiennes (481-741), puis carolingiennes (741-888) naissent des savoirs-faire et pratiques différents, liés entre autre aux spécificités culturelles et climatiques des territoires.
C’est ainsi qu’il semble intéressant d’étudier cette vigne originale en Europe par de multiples aspects et plus précisément son cycle.
Qu’est-ce que le cycle de la vigne ? Dans le dictionnaire Larousse, « cycle » est défini comme une « suite de phénomènes se renouvelant de manière immuable », il en ressort donc une idée de temporalité. La vigne désigne tant « un arbrisseau grimpant dont une espèce cultivée produit du raisin », qu’un « terrain de vigne cultivé ».
Par ailleurs, nous avons choisi de centrer notre propos autour de deux périodes historiques qui montrent une évolution du cycle au cours du temps. Il nous a effectivement paru pertinent d’inscrire notre travail dans ces périodes, car elles voient l’apparition successive de deux grands cycles qui présentent des similitudes, mais aussi des différences. En effet, au Moyen Age, le cycle de la vigne rythme la vie de la population française à toutes les strates de la société, des plus grands propriétaires aux plus humbles paysans en passant par le clergé régulier. L’époque contemporaine, qui débute au XIXe, voit l’apparition de nouveaux acteurs et de nouvelles pratiques qui modifient le cycle, tant au niveau de la culture viticole que de la culture ethnologique.
Pour questionner ce thème, on peut se demander comment, tout en conservant des aspects semblables, le cycle de la vigne française a évolué entre l’époque médiévale et l’époque contemporaine.
Nous verrons donc l’évolution de ce cycle de la vigne au travers de ces deux périodes historiques en soulignant sa faculté de renouvellement et d’adaptation aux évolutions que lui imposent ses acteurs, de la plantation des pieds de vigne aux vendanges.